Le développement personnel a failli me tuer.

Je ne pensais pas que je frôlerais la mort à un si jeune âge.

Encore moins que ce serait à cause du développement personnel. Et pourtant, en juillet 2022, je suis réellement arrivée à la conclusion que la mort n’était pas une si mauvaise option.

Il faut re-situer le contexte : cela fait six mois que j’ai l’impression d’avoir perdu le contrôle de mon cerveau, qu’il mouline sans arrêt et que j’ai l’impression d’être dans un cauchemar dont je n’arrive pas à sortir. Bien évidemment, la priorité absolue devient alors de trouver une solution - ça tombe bien, c’est précisément la promesse du développement personnel. J’étais familière avec le développement personnel; J’en lisais un peu, j’écoutais des podcasts sur le sujet, j’aimais l’idée intrinsèque que l’on était responsable de notre vie, et que nous étions en mesure de la façonner à notre envie. Ce qui est somme toute assez facile à croire lorsque tu disposes clairement de privilèges et que tout va bien pour toi.

Mais tout change lorsque tu commences à aller mal.

Déjà, ton recul sur le sujet n’est plus du tout le même. Tu es dans une position de vulnérabilité qui te pousse à croire tous les discours que tu lis, sans pouvoir faire appel à ton esprit critique, tant la souffrance prend de la place. Nombre d’acteurs évoluant dans ce secteur en ont parfaitement conscience, et usent et abusent de cette vulnérabilité pour alimenter leur fond de commerce (oui, j’ai peut-être cédé à la tentation d’acheter un programme qui assurait de rééquilibrer l’énergie dans notre corps grâce à une série de tapes sur le corps. spoiler : ça n’a rien changé). Ensuite, parce que le développement personnel a la fâcheuse tendance de prendre un cas particulier pour en faire une vérité générale : si moi je vais mieux grâce au jus de carotte et à la méditation, c’est que tu iras mieux grâce au jus de carotte et à la méditation (on rigole, mais c’est ce qu’a fait Steve Jobs pour essayer de guérir son cancer. spoiler : il est mort). Ce qui est, en soi, antinomique avec la notion même de développement personnel :

Comment une méthode que l’on recommande au plus grand nombre peut-elle être personnelle ?

Enfin, le plus grand danger du développement personnel est l’illusion de la toute-puissance. En partant du principe que “quand on veut, on peut”, on est bercé par l’illusion que notre volonté est plus forte que tous les paramètres en dehors de notre contrôle. Promesse alléchante, je vous l’accorde, à laquelle j’ai pu adhérer un temps, avant que ma santé mentale me rappelle à l’ordre. Désormais, je considère le développement personnel comme les partis populistes : très doués pour faire des promesses, beaucoup moins pour les délivrer.

Il fallait que je fasse quelque chose de cette expérience traumatisante.

Il fallait que je comprenne comment j’en avais pu en arriver là.

Il fallait que je comprenne dans quels pièges j’étais tombée, et comment éviter d’y retomber à nouveau.

Et c’est pour cela que j’ai écris mon nouvel essai, Jusqu’ici tout va mal, que je suis fière de vous présenter et qui est désormais disponible en pré-commande juste ici.

Le self care est aujourd’hui sur toutes les lèvres : ça ne va pas ? il faut prendre soin de toi, tu n’es pas capable de te lever de ton lit ? écoute, toi c’est une manière de prendre soin de toi … Mais de quelle tendance cette injonction au repli sur soi et à l’idée de tout régler avec un massage et un bain moussant est-elle le nom ? J’ai beaucoup aimé cet échange de Judith Duportail avec l’humoriste Bérengère Krief et le psychanalyste Christophe André.

Un pas de côté vis à vis de l’approche philosophique du bonheur: si le bonheur pouvait se mesurer au même titre que la richesse, la densité de la population ou encore la croissance ? Le débat est ouvert !

Dans ma dernière newsletter je vous parlais d’écologie et des difficultés à transformer nos modes de vies ou à faire face à l’éco-anxiété face aux informations alarmantes que l’on reçoit chaque jour sur le sujet, je partage quelques unes de vos réponses. Merci d’avoir été aussi nombreux à nous partager vos témoignages, en voici deux extraits :

Je ressens pas mal d'eco-anxiété, mais habitant à l'étranger, au Portugal, je suis obligée de prendre l'avion pour rentrer en France, que ça soit d'ailleurs pour mon boulot ou voir ma famille et mes amis, prendre des rendez-vous médicaux.... Du coup, ce que je fais, c'est que je combine le plus de rendez-vous possible sur deux semaines, afin de ne pas venir pour rien mais surtout, de ne pas avoir à revenir trop vite la prochaine fois. C'est littéralement épuisant mais cela m'aide à être moins anxieuse. Et surtout, j'habite au Portugal, donc plus besoin de partir en vacances, il y a déjà tout sur place

Lilou

Dans mon quotidien j'essaie de faire le plus attention: trie des déchets, achat vinted, coupé le bouton on de mes prises électriques lorsque je ne les utilisent pas, achat raisonné, utilisation du marre de café pour le jardin, composte, diy et j'en passe . Je vraie problème a mes yeux n'est pas nous petit citoyen même si il est important de faire attention a notre consommation, mais pour moi le vraie souci est qu'on accepte la surconsommation qu'elle soit alimentaire ou autre. Et surtout les personnes de pouvoir qui vont utiliser leurs jet privé a tout va ou bien les enseignes et bureau qui gardent leurs lumières allumées la nuit alors qu'il n'y a personne 

Allison

Pour ou contre le développement personnel ?

Je serai vraiment curieuse de savoir quelle a été votre expérience du développement personnel. Je ne veux justement pas commettre l’écueil que je dénonce, à savoir faire de mon expérience une vérité générale, donc je me demande quelles ont été vos expériences jusqu’à présent ?

Est-ce que le développement personnel vous a aidé ? Est-ce qu’il vous a déçu ?

J’ai hâte de lire vos retours !

xx Louise